L'art du pinceau sur une Ford

Pinstriping qui souligne la ligne de cette Ford
Pinstriping sur cabriolet Ford des années 40


Parmi toutes ces choses que je regrette ne pas être capable de faire, il y a le pinstriping ou pin striping. Cet art est apparu aux États-Unis d'Amérique dans les années 50 avec l'émergence du mouvement de la kustom Kulture. Il s'agissait de tout mettre en œuvre pour embellir les voitures anciennes et de construire des Hot Rods qui soient efficaces et esthétiques.
Si le traçage de filets, notamment sur le réservoir, les éventuelles boîtes à outils et garde-boue des motocyclettes date de bien avant et n'est pas spécifique aux USA, l'apport des artistes américains a été de sublimer la technique pour créer des motifs complexes et symétriques. Pour réaliser ces filets, il est nécessaire d'utiliser des pinceaux spéciaux appelés "pinceaux épée" qui permettent une bonne charge de la laque et une bonne aptitude à créer des pleins et des déliés superbes… pourvu que l'on sache le faire. On peut rapprocher cet art de celui des peintres en lettres même si la finalité n'est pas la même.
Face à la difficulté de la technique et du long apprentissage qui peut rebuter le plus grand nombre, on peut avoir la tentation de réaliser ces filets soit avec des "pinceaux" à roulette qui permettent de déposer la peinture d'une façon régulière soit d'utiliser du ruban adhésif pour masquer les endroits où l'on ne souhaite pas avoir ces filets. Avec cette dernière technique, on peut utiliser l'aérographe et ainsi obtenir des résultats intéressants. Cependant, à mon avis, rien ne vaut le vrai filet réalisé au pinceau.

Il y a des années, j'ai fait l'acquisition d'un pinceau Mack spécialement conçu pour réaliser ces filets. A l'époque, je me suis juste dit qu'il n'était pas nécessaire d'acheter la peinture émail recommandée. Cette peinture est très riche en pigments et est assez fluide. Les quelques rares essais que j'ai fait avec de la peinture quelconque n'ont pas été concluants et j'ai abandonné. Je me suis souvent promis de tenter de nouveau sans jamais tenir parole.

Van life de pacotille

A côté d'une splendide Peugeot 404 coupé, une bizarrerie carrossée par Heuliez sur une base de Renault 5. Ça sent bon (?) ces années qui s'étalent de la fin des années 70 jusqu'à la fin des années 80. La France découvre alors la mode "custom" venue des États-Unis d'Amérique et on se met à transformer de la 203, de la Juvaquatre, de la 4cv, de la coccinelle, de la 2cv et même des automobiles d'avant guerre. Il y aura de tout, du pire et du meilleur, du jaune, du bleu, du rouge, du beau travail et du grand n'importe quoi. A cette époque, point de contrôle technique et tant que l'on ne touche pas trop à la mécanique, on considère que l'on est dans les clous.
En 1979, conquis par la pureté esthétique des fourgons aménagés d'outre-Atlantique qui font grand cas du velours rouge, du vinyl, des peintures alambiquées, des jantes larges et des chromes étincelants, la carrosserie Heuliez propose une transformation qui va dans ce sens sur une base de la célèbre citadine qu'est la Renault 5. Reconnaissons qu'il faut être culotté pour imaginer de transposer sur une si petite automobile ce qui fait tout le sel de ces "vans" américains. Reconnaissons de même qu'il faut tout autant être culotté pour acheter pareil véhicule.
Au départ, il y a l'idée d'utiliser le nom donnée à la Renault 5 pour le marché des USA, "Le Car". Le travail de carrosserie consiste principalement dans l'occultation des vitres arrières remplacées par deux hublots cerclés de métal et de remplacer la vitre arrière par un modèle de petite taille. On affuble la hayon d'un dispositif permettant de maintenir la roue de secours protégée par une housse. Au passage, on supprime la banquette arrière et on tend l'intérieur de tissu rouge.
Si l'on estime dans les milieux autorisés que les "vans" du même tonneau étaient avant tout des baisodromes sur roues, on peut légitimement se demander à quoi servait cette Renault 5 Le Car Van. Je ne doute pas qu'il y ait dans le kamasutra quelques positions adéquates et acrobatiques qui rendent le véhicule tout à fait pertinent mais je me dis dès lors que l'on visait alors un marché de niche.
Il y a tout de même un petit truc qui me chagrine. Dans l'idée, le "custom" (comme après lui le "tuning") consiste à se fabriquer un moyen de locomotion qui va épater le monde par son audace et qui ne ressemblera à rien qui existe déjà. C'est de la personnalisation de bon aloi qui fait que, même fin saoul, on reconnaîtra sa bagnole. Bon. Moi, c'est ce que j'ai compris de la chose. Je ne suis pas spécialiste. Mais alors, pourquoi irait-on acheter du "custom" déjà fait ? Il faut dire que la diffusion de ce modèle n'a pas été si conséquent et que, à la fin des fins, on ne risquait pas de trop croiser une même voiture que la sienne. C'est sans doute vrai.
Pour tout dire, je me demande si celle vue à Périgueux lors des Vintage Days ne serait pas la première que j'ai pu voir autrement qu'en photographie reproduite dans telle ou telle publication. Me fait-elle envie ? Non. Préfèrerais-je éventuellement le coupé 404 ? Certainement. Pour autant, cette Renault 5 est un marqueur d'une époque et c'est amusant d'avoir à la croiser alors que l'on s'était efforcé de l'effacer de sa mémoire.

Le Car Van et Peugeot 404 coupé
La classe des années 60 contre le chic des années 80

Tracteur à Périgueux

Les agriculteurs sont en colère. La Coordination rurale appelait hier à une action devant la préfecture à Périgueux comme sans doute ailleurs en France. Les agriculteurs sont en colère et il est possible qu'ils aient des raisons de l'être. Nombreux d'entre-eux peinent à dégager un revenu convenable alors qu'ils disent se ruiner la santé au travail.
D'une manière factuelle, on peut dire que les paysans participent pour une bonne part à l'alimentation des habitants du pays. Tout aussi factuellement, on peut reconnaître qu'ils ont une place importante dans la vie du pays.
Bien sûr, on peut très bien imaginer un pays sans agriculture, sans élevage. On peut proposer que d'autres paysans, ailleurs, pourront nous procurer le blé, le lait, la viande dont nous avons besoin. Et cela pour moins cher. Dans l'esprit du libéralisme, c'est un modèle qui se défend et c'est toute l'idée des zones de libre-échange.
Pour nous, en France, on aime bien l'échange pour tout ce qui s'exporte. Nos vins, nos fromages, nos spiritueux, nos céréales, on aime bien les vendre à l'étranger. Par contre, on n'apprécie pas de voir entrer des produits de l'étranger lorsqu'ils viennent concurrencer les productions nationales. Ce n'est pas simple.

D'après ce que j'ai pu lire et entendre, les récoltes de l'année 2024 ne sont pas bonnes en France. La raison à des conditions météorologiques compliquées, principalement. Alors, on va peut-être bien être amenés à importer.
Le monde agricole va mal. Le nombre d'exploitations baisse, les paysans grondent, on accuse la grande distribution d'augmenter ses marges en payant moins les producteurs. C'est un sujet compliqué que je ne maîtrise pas, le monde paysan.

Je me demande si les citadins pensent au monde paysan lorsque de vieux tracteurs paradent aux Vintage Days.

La parade des vieux tracteurs
Tracteur Renault

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