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Percer à jour
Bullshit et journalisme
samedi 15 et dimanche 16 février 2025, à la salle du marché couvert de Thenon : artistes, créateurs et thérapeutes pour apporter du mieux être, du réconfort dans vos vies, week-end de la Saint Valentin, ateliers, conférences et voyages sonores, un cercle de parole sur l’amour, des cercles de tambours et didjerridoo, de la harpe de cristal, la découverte de la numérologie, du tarot, des annales akhashiques et autres surprises… Le salon est organisé par Terre d’Alma Loba.
Source Ewanews
Ça sert à quoi, le journalisme ?
Si la tolérance c'est accepter ce qui nous dérange, alors je ne suis pas tolérant. Et je ne pense pas qu'il faille être tolérant. Du moins, je ne pense pas qu'il faille être tolérant tout le temps et à propos de tout.
Hier, je faisais un petit tour sur quelques sites censés rapporter des informations sur la marche du monde. J'ai fini cette revue de presse par Ewanews, un site d'informations locales attaché au Terrassonnais et à ses alentours plus ou moins proches.
J'ai trouvé là un article annonçant la tenue d'un salon du bullshit à Thenon ce week-end. Ça m'a agacé et m'a conforté une fois de plus dans l'idée que je ne suis pas tolérant. Ça m'a agacé parce que je ne supporte pas ces manifestations consacrées à des conneries phénoménales et à des croyances stupides. Je pourrais m'en foutre, je serais bien avisé d'ignorer ces trucs mais c'est plus fort que moi, ça m'irrite.
Plutôt que de partir sur un texte qui tenterait de dissuader le public d'aller à ce salon comme j'en avais l'intention, je me suis demandé s'il ne serait pas plus pertinent de questionner le rôle du journaliste dans la promotion d'initiatives qui n'ont finalement pas d'autre objectif que celui de piquer leur fric aux gogos attirés par les promesses de charlatans et d'illuminés notoires.
Il n'existe pas qu'une forme de journalisme. La liberté de la presse implique qu'il n'y a pas de contrôle a priori de la presse. La calomnie, la diffamation, l'injure, l'incitation à la haine raciale, l'apologie du terrorisme, la divulgation de fausses nouvelles peuvent constituer des délits de presse. Dans le cas qui m'occupe, on peut considérer que le journaliste ne fait qu'annoncer la tenue d'un salon. Il ne fait pas autre chose lorsqu'il annonce une fête de village, un concert, une séance de cinéma, un spectacle ou un concours de belote.
Tout de même, pour moi qui suis intolérant, je considère qu'il serait bon d'observer une certaine réserve avant d'annoncer la tenue d'un événement problématique. Ou alors, et c'est la voie que je choisirais si j'étais amené à écrire sur l'information locale, j'annoncerais le salon en donnant mon point de vue sur la question. Dans mon cas, ce serait assassin mais je n'interdis pas l'idée que l'on puisse conseiller de s'y rendre. C'est juste que je pense qu'il faut que le journaliste se positionne.
C'est mon idée de la chose et je sais qu'elle peut faire débat. Le journaliste ne se doit-il pas d'être neutre ? A mon avis, c'est non. La neutralité n'est pas le factuel. Si, pour la rubrique des faits divers, j'écris qu'il y a eu un accident de la route à tel endroit à telle heure qui a occasionné telle et telle conséquences, je peux et sans doute dois resté rester très neutre. Je n'ai pas à supposer quoi que ce soit. Si la gendarmerie me dit que l'un ou l'une des conducteurs ou conductrices a été contrôlé positif à l'alcool ou aux stupéfiants, peut-être à la limite puis-je le rapporter bien que je puisse me demander si cela est bien l'unique cause de l'accident. Je suppose qu'il est préférable de garder une grande neutralité tant que les faits ne sont pas clairement établis.
L'information locale est généralement très pauvre. Une fois enlevés les faits divers, les inaugurations, les commémorations et les communications officielles, il faut se creuser le ciboulot pour trouver des sujets. L'un des problèmes du localier, c'est qu'il peut être risqué de se mettre mal avec les pontes locaux, celles et ceux qui ont un peu de pouvoir ou d'influence. De ce fait, je comprends bien que l'on soit tenté de faire feu de tout bois et que l'on prenne tout ce qui arrive pour remplir, pour faire du contenu. Il est bien difficile de reconnaître qu'il n'y a rien à dire ou à écrire tellement il ne se passe rien.
Pourtant, je me dis qu'il y a une arme qui est idéale pourvu que l'on sache l'utiliser. Avec de l'humour et de l'ironie, il doit bien être possible de traiter un sujet tel que ce salon pourri qui me hérisse le poil. Par exemple, j'apprends que le salon des Arts divins thérapeutiques et énergétiques est organisé par TERRE D'ALMA LOBA. Sans travestir, sans mentir, sans même faire usage d'humour ou de mauvais esprit, il suffit de recopier le texte trouvé sur le site de l'organisatrice pour éclairer un peu le lecteur sur ce qu'il pourra y trouver.
Ce que je reproche parfois aux journalistes, c'est la fainéantise dont ils font preuve. Peut-on raisonnablement se contenter de publier un communiqué de presse sans ajouter un peu d'esprit critique ou au moins un peu d'informations supplémentaires, de contexte, de travail ?
Du temps du papier, il était assez simple de savoir combien on vendait d'exemplaires. Aujourd'hui, avec les media en ligne, il peut arriver que l'on ne sache même pas lire les statistiques fournis par des opérateurs chargés de la chose. On va annoncer des chiffres farfelus en confondant le nombre de clics et le nombre d'articles réellement lus. Et encore, je ne parle pas des visites des robots d'indexation qui sont parfois comptabilisés dans les scores d'audience.
Du temps du papier, la place était comptée. Aujourd'hui, les limites ont sauté et on peut remplir un site à volonté. Est-ce pour autant une raison de ne pas choisir, de ne pas sélectionner ? Est-ce une raison pour publier n'importe quoi ? Je ne le pense pas. A trop publier, on prend le risque de noyer le lecteur. Alors, peut-être faut-il privilégier les informations utiles ou les vraies informations.
Une autre question que celle du journalisme concerne la mise à disposition par une mairie d'une salle des fêtes pour un événement qui fait une large place à tout ce qui est "pseudoscience". Il est possible qu'il soit bon d'agir ainsi au nom de la pluralité des idées et que, après tout, cela n'attirera pas autant de monde que ça. Possible, oui. C'est une question politique que de choisir ou non de protéger la population des fausses informations et des pratiques au mieux inutiles et au pire dangereuses. Mais je le répète, je ne suis pas tolérant.
À propos de l'organisatrice selon elle-même
J'ai essayé de m'adapter des années à un monde où je ne me reconnaissais pas. J'ai été 10 ans toxicomane à l'héroïne. Et je peux te dire que la meilleure thérapie, c'est d'oser réaliser ses plus grands rêves.
Mes 20 ans de psychothérapie, 5 années de coaching, 10 années d'exploration de l'intelligence émotionnelle & d'états modifiés conscience avec des plantes sacrées & auprès de grands maîtres m'ont aidée à me réaliser.
Je me suis d'abord transformée moi-même en profondeur avant d'accompagner la transformation de mes clientes.
Dans ma carrière professionnelle, au début, j'étais cheffe de projet dans les grands groupes du CAC40, puis je suis devenue naturopathe-énergéticienne. J’ai aussi évolué dans l’univers des start-ups, incubateur & accélérateur.
J'ai longtemps cherché pourquoi j'avais autant exploré les opposés. Et c'est en accompagnant à la fois dans la voie du business & de la spiritualité que j'ai réussi à rassembler toutes ces parts de moi.
Je suis entrepreneure depuis 2017 et j'ai accompagné des centaines de femmes à s'élever dans leur puissance personnelle, à développer des entreprises à succès.
Mon truc à moi ? T'accompagner à allier l’énergétique & la connaissance de soi à la stratégie pour t'élever en tant que grande prêtresse de la vie, inarrêtable et initiatrice de projets qui impactent le monde.
Je suis convaincue qu'un nouveau paradigme est en marche.
https://www.lesterresdalma.fr/a-propos
Machine à tuer le temps
J'ai enfin acheté une machine qui permet de maîtriser le temps. Cela faisait longtemps que j'en cherchais une mais les tarifs étaient prohibitifs. J'en ai trouvé une sur un site de produits technologiques à un prix raisonnable. Grâce à elle, je vais enfin pouvoir accélérer le temps si je m'ennuie et le ralentir si je prends du plaisir à le faire durer. Le mode d'emploi n'est pas des plus clairs et je me demande comment ça fonctionne bien que, je peux en témoigner, ça fonctionne bien. Pour vous dire, cela fait trois bonnes heures que je cherche à la régler et je n'ai pas vu le temps passer. N'est-ce pas une preuve ?

Enlacement végétal

Interludons un instant
Dans l'hiver

Fin janvier, une mise à jour de l'excellent logiciel libre Krita est arrivée et je l'ai découverte hier. Elle fonctionne à merveille et corrige plein de petits soucis que je rencontrais avec la version précédente dont celui de la réaction de la tablette graphique.
Dessin immonde et répugnant

Je ne cherche pas à m'excuser mais simplement à m'expliquer. Il est arrivé que je suis tombé sur un pinceau oublié. J'ai dû l'acheter il y a longtemps, peut-être l'utiliser, et enfin le mettre de côté et l'oublier. Allez savoir pourquoi et comment, je l'ai redécouvert et je me suis mis en tête de l'essayer. J'ai tracé un dessin et je me disais en le. faisant qu'il était tout de même bien horrible et mal foutu. La sagesse aurait conduit à ce que j'arrêtasse illico cet exercice coupable et que je retourne me coucher avec l'espoir d'oublier toute trace de ce méfait. Au pire, j'aurais pu ou dû ouvrir une bouteille d'alcool fort et m'abrutir afin de garantir l'oubli souhaité.
Mais voyez comme je suis dénué d'intelligence et de volonté, je n'en fis rien. Au contraire, mû par une force mauvaise, je persistais et m'enferrais. J'allais boire la honte et le déshonneur jusqu'à la lie, aller de l'avant en bravant les réprobations qui n'allaient pas manquer, perdre les quelques crédits que je pouvais encore avoir auprès de la communauté des dessinateurs très tolérants et prêts à accorder leur pardon à mes productions qui déshonorent une profession respectable. Je ne pourrai pas accuser une soudaine maladie qui aurait été à l'origine de mon manque de discernement. J'étais conscient de mes actes, j'en suis responsable, je suis coupable de cela.
Dans ce désir pressant d'essayer ce pinceau, à la manière d'un pauvre hère possédé par un démon ensorceleur, je perdais tout sens commun et, je vous dois de l'avouer, alors que je voyais le désastre surgir sous la mine, je ricanais. Oui, j'avais ce rictus qui déforme les faces pourtant déjà ingrates en un amas de chairs flasques encore plus abominables et effroyables. J'en bavais de plaisir malsain, j'avais du plaisir à saccager ainsi une feuille de papier qui n'avait jamais pu imaginer se rendre complice d'une pareille exaction graphique. Un ultime sursaut me commanda de me saisir enfin de ce pinceau et de le plonger rageusement dans le flacon d'encre de chine. Les yeux révulsés et alors que je sentais une froide sueur courir le long de mon échine, je repassais ce tracé repoussant à la pointe de ce foutu pinceau que je ne parvenais pas à lâcher. J'étais possédé, j'étais sous influence, le Vaudou avait pris possession tant de mon corps que de mon esprit. Je pensais à Donald Trump et je rêvais que la France trouve un maître semblable à lui, je psalmodiait des incantations sataniques, j'avalais des saucisses véganes crues, j'implorais la mansuétude d'Emmanuel Macron, je conspuais les idoles qu'hier je vénérais encore, je m'engageais à lire l'intégrale du Marquis de Sade réécrite pasr Enid Blyton, à écouter le Boléro de Ravel à l'envers, à boire mon urine, à aller tracer des signes diaboliques dans les églises. J'étais devenu l'incarnation vivante du Malin, un être mauvais, méchant, cruel. Et puis, je me suis évanoui.
Trois jours après, je me réveillai nu au milieu d'un bois. J'étais frigorifié et je ne me souvenais de rien. Je me demandai alors ce que je faisais là. Il est de notoriété publique que l'on ne me voit pas souvent dans les bois et encore moins nu. Un brouillard épais et bienvenu me permit de rejoindre mon domicile sans que quiconque puisse me voir. Épuisé, je ramassais mes hardes et m'habillait. Je me fis du café. Sur la table où je posai mon bol, j'aperçus ce dessin. Je réprimai un reflux gastrique et un cri d'effroi.
Depuis, j'ai consulté un célèbre exorciste et ça va un peu mieux. Je suis encore un peu faible, je sursaute au moindre bruit, j'ai peur d'un peu tout. Pour finir l'exorcisme, il m'a été indiqué qu'il me fallait terminer le dessin, le mettre en couleur et le poster sur mon blog. Alors, et ce n'est pas gentil, une des personnes qui le verra apparaître sur son écran sera à son tour possédé et moi, je serai libéré de mes tourments.