En voyant ce camion, j'étais dans l'incertitude. Il y a bien un certain air de famille avec d'autres véhicules militaires. Hormis la couleur, je veux dire. Il y a ce capot légèrement plongeant qui me fait penser au célèbre "Jimmy", le GMC CCKW, mais en plus court, plus bombé. Comme ça, au jugé, j'avançais qu'il n'avait pas dû être utilisé durant la seconde guerre mondiale. Il me paraît un peu trop récent et, surtout, je l'aurais vu dans les archives filmées ou photographiées du débarquement. Alors, je proposais qu'il ait pu être présent lors de la guerre de Corée.
C'est bien un GMC mais du type XM135. Il a été fabriqué entre 1950-1955. Parmi les quelques innovations apportées par rapport à son illustre prédécesseur, il y a l'anecdotique pot d'échappement vertical placé à l'arrière droit de la cabine mais surtout une boîte de vitesses automatique à deux étages et un freinage à air comprimé. Il est à noter que le XM135 n'a que six roues (oui, d'accord, il y a aussi une roue de secours) contre 10 pour le CCKW. Pour autant, il existe une version à 10 roues plus petites basée sur ce camion, le M211.
Ce camion a connu une carrière et une diffusion assez réduite et a rapidement été remplacé par le REO M35 apparu en 1949 et produit jusqu'en 1999.
V8
Vous prenez une automobile des années 30 et vous placez un moteur V8 dedans. Dans le même temps, vous recouvrez la carrosserie d'une jolie peinture, vous installez un intérieur douillet, vous virez ce qui ne vous plaît pas, remplacez tout un tas d'accessoires par d'autres plus en accord avec vos goûts personnels et vous vous retrouvez avec un véhicule le plus dissemblable possible des autres de la même espèce. Ainsi, même complètement bourré, vous aurez une chance de retrouver votre automobile.
Pas vu aux Vintage Days
Rouge
Si je ne me trompe pas, nous sommes ici en présence d'un Mc Cormick 137D produit à Saint-Dizier entre 1960 et 1964. Ce petit tracteur bicylindre développe 20cv et succède au 135D. C'est un tracteur que l'on a pu voir au travail dans nos campagnes jusque encore assez récemment, souvent relégué à des tâches subalternes sur la fin.
Caravelle
Au sein de la Régie, il a été décidé que c'était une bonne idée de prendre des noms de navire pour ses modèles. Ça a commencé avec la Frégate, ça a continué avec les Goelette et Galion et ça a finit avec la Caravelle. Sauf que, justement pas. La Caravelle n'a rien à voir avec la Santa Maria, la Pinta ou la Niña. Elle doit son nom à la Caravelle que l'on pouvait admirer dans les airs, cet avion qui a fait la fierté de la France avant que le Concorde arrive.
A la Régie, il y a eu un moment où il a été décidé que l'on allait arrêter de donner des noms aux véhicules et que l'on allait se contenter de mettre un "R" devant un nombre. On a eu droit aux R3 et R4, les R8, les R16, les R12. La dernière aura été la R19 apparue en 1988. Pour autant, avant ces R19, on était déjà revenu à des noms avec la Fuego, la Supercinq ou encore l'Espace.
On peut trouver notre Caravelle joliment dessinée mais, à mon avis, elle manque de ce caractère un peu sportif tant dans son trait que dans sa conception, qui aurait pu en faire un petit succès commercial. Sans même parler de la motorisation qui n'était finalement pas si ridicule, une automobile au châssis un peu plus affûté n'aurait pas été une mauvaise idée.
L'incontournable motocyclette du troisième jour du mois d'octobre de l'an 2024
Oldsmobile 88
Depuis 2004, il n'est plus possible d'acheter une Oldsmobile neuve. La marque a été très populaire entre les années 50 et 70 mais la suite de l'histoire montre que les ventes baissent. En 2004, la General Motors jette l'éponge. La marque disparaît.
En France, pays très amateur de moteurs Diesel, on a pu voir quelques Olsmobile 88 Diesel dans les années 80. Je me souviens en avoir croisé plusieurs. Dans mon souvenir, il existait deux motorisations. Un gros V8 dérivé directement du modèle essence et un plus petit V6. Je me souviens aussi de la déplorable fiabilité de ces voitures équipées du V8 Diesel. Au début des années 1990, à Brive, il existait un garage qui tentait de vendre un modèle de 88 Diesel V8 5000 francs. A l'époque, je cherchais une automobile pour remplacer une Simca Chrysler 1307 et une connaissance m'avait dit d'aller voir ce garagiste "très sérieux". Dans son parc d'automobiles d'occasion, il y avait deux grosses bagnoles. Une BMW série 5 qu'il a été impossible de faire démarrer et une Oldsmobile marron qui avait dans les 150000 km. Cela devait déjà faire pas mal de temps qu'elle était là. Les pneumatiques étaient visiblement dégonflés, l'intérieur tout en beau velours américain sentait le renfermé. Ce n'était absolument pas le genre de véhicule que je recherchais mais, pour la curiosité, j'acceptais que l'on démarrât l'engin. Ce fut assez comique. Elle démarra après bien des efforts en lâchant, par l'arrière, un épais nuage bien noir et, par l'avant, un affreux bruit de moteur qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il devait y avoir quelques soucis de ce côté. Il était sûr que les 8 cylindres n'étaient pas tous disposés à travailler. Au moment de faire bouger le véhicule, la boîte automatique déclara forfait. Je n'achetai pas l'Oldsmobile.
Par contre, ma copine de l'époque fut intéressée par une Peugeot 204 blanche de 1970 qui avait pour elle un intérieur rouge en état proche du neuf, un kilométrage réel très bas et un prix correct. Par contre, il n'existait pas, à part le pavillon, une pièce de carrosserie qui n'avait pas été en contact avec un obstacle à un moment ou à un autre. Je ne me souviens plus combien nous l'avions payée mais ce devait être dans nos moyens. Vers midi, après avoir rempli les papiers, ma copine prit le volant de la 204 pour rentrer chez nous. Moi, au volant de ma 2cv, j'étais parti devant et je me disais que la 204 n'allait avoir aucune difficulté pour me rattraper bien avant la sortie de Brive.
A un moment, tout de même, je me suis inquiété de ne pas voir la Peugeot arriver. Je fais demi-tour et reviens vers le garage. Je trouve ma copine arrêtée à quelques mètres du garage. Plus d'embrayage. Bon. Garage sérieux, qu'il disait. Heureusement, il y a encore le patron qui, sans joie, accepte de regarder. Il prétend que ce n'est rien, juste un léger manque de liquide hydraulique dans le circuit d'embrayage. Il revient avec un bidon, fait le plein, purge le système et nous laisse partir. J'ai hésité à lui demander l'annulation de la vente et le remboursement. Mais bon…
Bien évidemment, il y avait une fuite. L'avantage, c'est que sur ces véhicules un peu anciens, il n'était pas difficile de réparer un maître cylindre émetteur en changeant les coupelles. C'était une voiture assez agréable à conduire. Je ne l'ai pas conservée très longtemps, elle a été remplacée par une AX en très bon état que vendait pas cher une voisine de mes parents. La 204 a été rachetée par une personne qui se promettait de la restaurer. Elle le méritait, je pense. Et je n'ai jamais eu de Oldsmobile 88.
Celle photographiée lors des Vintage Days est une 88 de la première série et doit dater des tout débuts des années 50.
Heckflosse
J'ai pris tout mon temps pour accorder aux Mercedes-Benz un intérêt esthétique. Au long des années 60 et 70, j'avais compris que cette marque était classée dans la catégorie des automobiles luxueuses et je ne comprenais pas pourquoi. Pour moi, le luxe était plutôt à aller chercher chez les grands Bretons avec les Rolls-Royce, Bentley et Jaguar ou du côté des États-Unis d'Amérique avec les extravagantes Cadillac. J'admettais qu'il pouvait y avoir un certain aspect luxueux dans la DS ou la SM de chez Citroën et c'était bien un peu tout. A l'époque, je ne connaissais pas bien les autres marques peu répandues telles que Facel Vega et je ne m'intéressais pas beaucoup aux automobiles plus anciennes. C'est ainsi que j'ignorais tout des grandes marques d'avant-guerre.
Et je me souviens de la première fois où j'ai eu l'honneur de monter à bord d'une Mercedes et de la déception qui a suivi. J'étais encore à l'école primaire et le père d'un copain avait une automobile de cette marque. Un jour, je ne sais plus pourquoi, il m'a été proposé de prendre place à bord pour être conduit à l'école. Bah… Bof, bof, bof… Des sièges en plastique, un peu durs, pas d'accessoires qui montraient que j'étais dans une voiture de luxe. Cette première expérience, j'aurais pu m'en passer sans souci.
Aujourd'hui encore, je n'ai pas de passion pour ces automobiles. Depuis, je suis monté dans de vraies Mercedes assez luxueuses mais il est rare que je les trouve belles et si passionnantes. Je mets de côté quelques modèles, bien sûr.
Cette 2cv est dangereuse pour la santé
C'est une habituée des Vintage Days que l'on a plaisir à voir à chaque fois. Elle est magnifiquement décorée aux armes de la célèbre boisson apéritive corrézienne originellement produite non loin de Tulle par la famille Labounoux. Depuis 2006, la Salers est passée entre les mains de la société Pagès Vedrenne qui a déporté la production du côté de Turenne, toujours en Corrèze. Cette société Pagès Vedrenne détient également le Noyau de Poissy qui est une douce liqueur aux délicats arômes d'amande d'abricot. Cet alcool réveille en moi le souvenir de personnes qui, jusqu'à Conflans-Sainte-Honorine, cassaient des noyaux d'abricots pour en tirer l'amande qui servirait à la confection de cette liqueur.
Cette 2cv Citroën du type AZU a été décorée par le célèbre peintre en lettres et artiste Jean-Do. L'histoire ne dit pas si cette automobile ainsi apprêtée pourrait éventuellement être une victime collatérale de la Loi Evin. Selon moi et bien qu'il soit là fait ouvertement référence à une boisson alcoolique, je ne pense pas que les apéritifs concoctés à base de racine de gentiane soient les plus massivement consommés en France et que ce soient eux qui causent le plus de dégâts. Toutefois, l'alcool est un poison pour la santé ainsi que pour la société. C'est pourquoi je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas regarder trop longtemps la photo placée ci-après et, dans la foulée, d'aller avaler un grand verre d'eau fraîche.