Un Renault sidéral

En raison d'un souci technique inconvenant, la sonde spatiale qui devait être envoyée sur l'exoplanète Upsilon Andromedae ne s'est pas décrochée du camion chargé du lancement de ladite sonde. Bonne nouvelle, le camion et le chauffeur vont bien. Mauvaise nouvelle, une solution pour le retour du véhicule et du technicien n'est pas envisagée dans l'immédiat.

Programme spatial spécial
En raison d'un problème technique, le camion lanceur de satellite est parti avec lui. C'est ballot.

Résumé des épisodes précédents

C'était vendredi dernier, il y a sept jours, quasi une semaine. Je finissais mon billet de blog par une formule qui s'avéra malheureuse que je vous retranscris ici : « Quelqu'un pour produire une suite ? Vos propositions par mail ! ».

L'appel n'est pas resté lettre morte puisque presque aussitôt sinon bientôt les propositions fusèrent. Tournesol envoyait sa proposition :

les individus ont l’air louche car ce sont des lapins extraterrestres qui ont pris une apparence humaine à la va vite. Chargés à l’origine d’observer l’évolution de leurs cousins terrestres un peu sous évolués, ils n’ont pu résister à l’attrait de cette super carotte.Pendant qu’une équipe explore le lieu de culture à la recherche de la composition du super engrais, l’équipe chargée du rapt est attaquée par des extraterrestres humanoïdes chargés de surveiller l’évolution sur terre de cousins qui leurs semblent particulièrement arriérés ,cherchant plus à s’entretuer qu’à progresser sur la voie de la concorde. Cette carotte sera elle le remède à la malnutrition endémique de certaines régions terrestre ? Sera t’elle un facteur de progrès pour les lapins ou pour les humains? Et qui l’aura dans le…papayou ? Pendant ce temps, fortement traumatisé par son agression, notre aimable agriculteur amateur se consacre à l’élevage de la truffe au chocolat, qu’il souhaite la plus grosse possible, là encore.

Quelques minutes passent et il propose de nouveau un texte :

Arrivé à la gendarmerie, Gustave est reçu par un brave gendarme qui l’écoute d’une oreille vaguement agacée : songez donc: la brigade est sur les dents ,la marquise du doigt levé vient d’annoncer le vol, en son château d’une marmite géante, fierté de sa famille ,construite par Gustave Eiffel lui même, s’il vous plaît, et qui servait de piscine pour le divertissement des communs.La Résolution de cette affaire servira plus le prestige de la brigade qu’un vol de carotte, fut elle géante.Et d’abord, géante comment? Z’avez des preuves? Survient alors Honoré Parsessaing, maraîcher,qui a à déclarer la disparition en son entrepôt d’une tonne d’oignons grelots…


Sax/Cat n'est pas en reste. Pensant relever un défi qui aurait été lancé, il s'attèle à la rédaction d'un texte rocambolesque :

Délestée de sa carotte géante, la 2 CV de Gustave taquine allègrement les 60 km/h, aussi n'est-il pas long à atteindre la gendarmerie de Vazidon-Situlose. Le gendarme Chapraud, échappé d'un autre feuilleton, accueille Gustave gaiement. C : "Qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui Gustave ?" (Gustave est un habitué de la gendarmerie, et notamment de sa cellule de dégrisement). G : "Je viens déclarer le vol de ma carotte de 123 kg." C : "Qu'est-ce que tu as encore bu ce matin ?" G : "Rien de plus que mon litre au petit déjeuner." C : "OK si tu es encore sobre, je peux prendre ta plainte." Gustave raconte donc son agression, en indiquant bien le numéro d'immatriculation de la 504 qu'il a pris soin de noter malgré sa vue quelque peu défaillante.

Cette formalité accomplie, Gustave reprend vaillamment la route, bien décidé à retrouver ses agresseurs et sa carotte. Pour mettre toutes les chances de son côté, il décide de profiter de toute la puissance de sa fière 2 CV et de passer le 3ème rapport, ce qu'il n'avait pas fait depuis son service militaire. Grisé par la vitesse à 75 km/h, il va parcourant les routes départementales, les chemins vicinaux, espérant bien voir les félons et leur 504. Et c'est alors qu'il passe devant la ferme du vieux Jules (celui qui n'a plus toute sa tête depuis que la Germaine l'a quittée pour vivre avec le curé de Pandan-Le-Derche) qu'il croit bien avoir une hallucination. Après un coup de frein brutal qui l'arrête 50 mètres plus loin, puis une marche arrière à pleine vitesse, il descend, enjambe prudemment le fossé, s'accroupit derrière un buisson et regarde droit devant lui, là, à 3 mètres, sa carotte qu'un lapin de 2 mètres de haut est en train de grignoter.


N'ayant rien d'autre à faire, Waldo7624 prend tous ses doigts des mains droite et gauche pour martyriser son clavier :

Gustave arriva donc à la gendarmerie où il fut reçu par le maréchal des logis Hauvant, René de son prénom, et qui était justement spécialement affecté aux disparitions suspectes et inexpliquées. C’est lui qui avait enquêté sur l’affaire Xavier-Dupont de Gonesse, mystérieusement disparu après avoir vendu à la hâte sa collection de tiges filetées, dont certaines, datant du XIIe siècle et ayant appartenu à Philippe Auguste. Ce dernier en aurait reçu quelques-unes en cadeau de mariage le 28 avril 1180, cadeau de son beau-père Baudouin V de Hainaut. C’est vous dire la valeur de la collection du disparu. Le maréchal des logis René Hauvant avait donc très sérieusement enquêté sur cette disparition survenue 6 ans plus tôt, mais n’avait, hélas, pas encore trouvé de piste sérieuse sur cette affaire. Pas davantage sur la disparition de Germaine Héloire, qui n’aurait plus donné signe de vie depuis qu’on l’a aperçue dans le bois de Viaud-Lansery, situé à 2 kilomètres et demi du village. René avait pourtant longuement interrogé Maxime Laribotte, dit Max l’élégant, qui aurait été aperçu le soir de la disparition de Germaine en sa compagnie à l’orée du dit bois. Mais Maxime avait juré à René, devant témoins au bar des "Trois de Gibraltar" (ainsi nommé en souvenir de trois amis ayant séjourné à Windmill Hill dans les années 70) qu’il n’avait rien à voir avec ça, et même qu’il ne connaissait pas, ou très peu, Germaine. À la suite de quoi il avait payé une tournée générale, et l’affaire en était restée là.
Le maréchal des logis écouta donc attentivement les propos de Gustave, avec une certaine méfiance cependant lorsque ce dernier lui affirma que l’objet du délit était une carotte de 123 kilos. Il demanda à Gustave de souffler dans l’éthylotest de service, disant, afin de rassurer le plaignant qui semblait énervé, que c’était la procédure.
Pendant ce temps, les occupants de la 504 survitaminée continuaient leur chemin.
Le conducteur, Henri Tournagoche, dit Riton le rouge, et son passager Pierrot Tissoir, dit Barbecue se félicitaient de la réussite de ce kidnapping en sirotant, à tour de rôle, une bouteille de Château Pinambourg 2005, volé le matin même au supermarché de Perzidon-de-l'Artiche. Le maréchal des logis chargé de l’enquête va-t-il retrouver les fugitifs ? Qui a bien pu payer les deux lascars pour accomplir cet horrible forfait ? Gustave retrouvera-t-il sa chère carotte ?… À suivre...


Piqué au vif, c'est Jeannot lou Paysan, sortant le nez de son verre de vin rouge du Limousin, qui s'attaque à l'identification des touches de son clavier d'ordinateur et propose une suite :

En route vers la gendarmerie de Perzidon, le chef-lieu de canton, et tout en ruminant son dépit, Gustave n’en mesurait pas moins le ridicule de sa situation. Déposer une plainte pour le vol d’une carotte ? Allons donc ! Il se voyait déjà répondant aux questions stupides des gendarmes, avec en prime l’ironie lourdingue de ces fins psychologues. Non, décidemment, la double peine, très peu pour lui.
Légèrement rasséréné d’avoir aussi rapidement retrouvé son sens critique , il fit demi-tour et rentra chez lui. Il se débrouillerait seul, et retrouverait les coupables en menant une enquête minutieuse et méthodique.
Déjà, il lui fallait déterminer qui avait intérêt à lui dérober son ombellifère d’élite. Le concours du plus gros légume, évènement automnal majeur de la petite localité de Perzidon-de-L’Artiche, rassemblait surtout des jardiniers amateurs qui présentaient la plupart du temps des citrouilles dopées à grand renfort de fumier de vache. Il ne voyait pas un de ces braves types mobiliser un commando pour lui subtiliser sa super carotte afin de l’écarter du podium. Car c’est certain, avec Cunégonde, c’est lepetit nom qu’il avait donné à sa carotte, avec Cunégonde il gagnait le concours et raflait tous les honneurs, dont une photo dans La Montagne n’était pas le moindre.
% Gustave se remémorait parfaitement comment ce challenge légumier avait débuté. Tout simplement, l’année passée, lorsque Ginette, la fille du maire, avait embrassé le vainqueur du concours. Là, subjugué par la plastique ébouriffante de la donzelle, fort peu vêtue grâce à une météo favorable, il faut le reconnaître, il avait avalé la lumière, et depuis il ne pensait plus qu’à elle et à gagner ce fichu concours.
Bien qu’à la campagne il soit quasi impossible de mener ses affaires sans attirer l’attention, tant les péquenauds sont curieux, Gustave avait réussi, du moins le pensait-il, à cultiver son aliacée prototype dans le plus grand secret. Oh, cela n’avait pas été facile de se faire livrer quinze tonnes de sable de la Loire incognito, pour créer le terrain propice à la croissance de Cunégonde et de ses congénères. Pas facile non plus de ramener discrétement la pelleteuse de location destinée à l’arrachage, de nuit, de cette racine de 123 kilogrammes et de 2 mètres de long !
% Cette carotte, pour Gustave, c’était un peu le pot-au-lait de Perrette. Grâce à elle, en plus des libéralités de Ginette, il espérait aussi attirer l’attention de l’agro-industrie, car joignant l’utile à l’agréable, par son obsession amoureuse, il venait de mettre au point un fertilisant d’une incroyable efficacité dont le brevet, pensait-il, allait, comme disait son grand-père « lui tirer le ventre de la misère ». On peut être amoureux et avoir le sens des affaires.
Pendant que Gustave ébauchait un semblant d’enquête par élimination, songeant non sans amertume que l’expression « La carotte ou le bâton » semblait avoir été écrite pour lui, la 504 des ravisseurs, puisqu’il faut bien nommer ainsi ces deux individus « d’apparence louche », rejoignait la route nationale et se noyait dans le flot des bagnolos partis remplir leur coffres au Carrefour du coin en ce beau samedi matin.


Alors, disons-le sans fard et sans plus attendre, ça a été une grosse déception. Je pensais avoir été clair dans mon propos et il me faut bien constater qu'il n'a pas été compris. Il était pourtant plus qu'évident que la suite demandée portait sur un dessin et non pas sur un texte. Je n'ai pas été compris et j'en tire les conséquences en me retirant sur la pointe des pieds.

Il n'en reste pas moins que nous nous retrouvons avec plusieurs textes qu'il serait bien dommage de jeter à la poubelle. Mais qu'en faire ? Nous lançons-nous dans un nouveau feuilleton collectif ? Et si oui, comment faire pour choisir parmi les propositions celle qui pourrait constituer la première suite ?
On peut imaginer que c'est la première parvenue qui aurait la primeur. Ce serait donc celle de Tournesol. On peut aussi imaginer que vous voteriez et choisiriez entre vous la meilleure de ces suites. Il y a un risque pour que chaque auteur élise la sienne.
Je vous laisse choisir la bonne solution.

Vol de carotte

Le vol de la carotte
La carotte aux racines du mal

C'est le cœur plein d'entrain et le sourire aux lèvres que Gustave hissait ce matin là le fruit de son travail attentionné sur le toit de sa 2cv Citroën. C'était jour de foire à Perzidon-de-l'Artiche et, comme chaque année, s'y tenait le grand concours cantonal des plus gros légumes en présence des grosses légumes du canton. Gustave espérait bien remporter le premier prix en présentant sa carotte de compétition de 123 kilogrammes poussée aux engrais de sa composition.

Il filait bon train et n'était plus qu'à une petite dizaine de kilomètres du chef-lieu lorsqu'il fut dépassé par une grosse et puissante Peugeot 504 qui se rabattit en lui faisant une queue de poisson. Gustave freina de toutes ses forces et s'apprêtait à descendre de son véhicule pour protester lorsque deux hommes d'apparence louche s'avançaient vers lui et lui intimaient l'ordre de se taire et de ne pas bouger. Ils détachèrent la corde qui maintenait la carotte et descendirent la lourde racine sans ménagements. Chargés de leur larcin, il rejoignirent leur Peugeot et s'enfuirent sans explication.
Dépité, Gustave décida d'aller illico à la gendarmerie pour déposer plainte.


Quelqu'un pour produire une suite ? Vos propositions par mail !

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