
Combien sont-ils ces HY Citroën qui ont fini leur vie en poulailler ou en débarras au fond d'un jardin ou en bordure de champ ? Si je n'en ai jamais possédé et si je le regrette, j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'en conduire, parfois sur des distances assez importantes. On peut dire que nous sommes bien loin des standards des utilitaires actuels tant en terme de puissance que de confort ou d'équipement. C'est bruyant, la direction est lourde, le freinage est tout juste efficace et les performances sont faibles. Mais, le HY, c'est aussi un véhicule qui tient la route d'une façon surprenante, qui vire à plat et qui est doté d'une direction très précise. Tout cela en rapport avec les performances, bien entendu. Ce n'est pas confortable, les commandes sont dures. Il n'a pas que des qualités mais il a peu de défaut. On peut le charger bien au-dessus des recommandations du constructeur. Certes, ça n'avance plus, on se traîne, on consomme mais on transporte jusqu'à destination.
Dans mes souvenirs, je me souviens du HY d'un paysan, en Charente, que l'on me confiait parfois pour transporter du bois de chauffage. Le fourgon était chargé jusqu'au plafond, il devait bien y avoir plus de trois stères, les portes arrières tenaient avec des tendeurs, l'équipement électrique avait été "simplifié", la corrosion perforante aidait à alléger le véhicule en même temps qu'elle œuvrait à une meilleure aération. Bien chargé, ce HY qui avait une mécanique en bout de course consommait aisément ses 15 litres d'essence aux cent kilomètres. Un gouffre. Il fumait bleu, il plafonnait à un petit 60 km/h mais, vaillant, il continuait à rendre service.
Aujourd'hui, sans atteindre les prix absurdes des combis VolksWagen, un HY en bon état dépasse largement les 10000 euros. C'est cher et il serait étonnant que j'en possède un un jour.