Racisme et pauvre con

C'est le maire d'Augignac, commune du nord du département de la Dordogne, au nord de Nontron, qui a eu les faveurs de la presse régionale et nationale. Ça se passe sur facebook. Ce maire socialiste[1], Bernard Bazinet puisqu'il faut bien le nommer, réagit à l'autorisation donnée à Israël de participer au concours[2] de l'Eurovision en ces termes : « Oui au boycott ! La France est trop youpine pour boycotter ! ».

Pour se défendre, l'édile tente d'expliquer qu'il ne connaissait même pas la signification du terme "youpine". Ainsi, on peut très bien être socialiste et maire et utiliser des mots que l'on ne connaît pas, des mots que l'on ne soupçonnait même pas exister. Cela semble légèrement curieux qu'un mot dont on ignore l'existence soit placé justement dans son contexte. Enfin moi, je trouve ça étrange.
Heureusement (on a eu peur le temps d'un instant) le personnage assure n'être pas antisémite. Imaginez ce qu'il aurait pu lâcher comme insanité s'il l'avait été. On a échappé au pire. Il arrive un peu à tout le monde, je pense, de dire un mot pour un autre en raison d'une ressemblance, d'une homophonie relative. Il arrive de mal employer un mot parce que tout le monde le fait. Par exemple, "achalander" pour parler d'un commerce riche en produits divers quand cela signifie qu'il enregistre beaucoup de chalands qui passent, beaucoup de clients potentiels. Je ne vois pas dans mon registre lexical de mot qui pourrait correspondre à celui utilisé par le maire d'Augignac. Ce ne sont pas les mots en -pine qui manquent mais je ne trouve pas. Lapine ? Alpine ? Aggripine ? Diazépine ? Non. Soyons sérieux. Il ne faut rien voir d'autre que l'expression du racisme du monsieur. On ne peut pas ne pas savoir à quoi renvoie le mot "youpin".

Notes

[1] désormais exclu

[2] de merde

La chasse aux voix est ouverte

C'est le corollaire de la démocratie. À la faveur de l'approche des élections, nous sommes appelés à choisir entre les candidat·e·s, les listes proposées. L'année prochaine, nous aurons les élections municipales, dans deux ans, l'élection présidentielle. Entre temps, on ne peut pas écarter l'éventualité de législatives anticipées.
Pour les municipales, il y a un changement pour les petites communes. Il ne sera plus possible de jouer au panachage des listes et il faudra que les listes se tiennent à la parité. D'après ce que mes informateurs m'ont rapporté, à Azerat l'actuelle maire ne repartira pas pour un nouveau mandat. Il paraît qu'elle sera remplacée en tête de liste par mon grand-frère. Selon les mêmes informateurs, il semblerait qu'une deuxième liste serait constituée. Pour cette liste alternative, on me dit que le programme serait articulé autour de deux idées fortes : premièrement, préserver et sauvegarder le petit patrimoine, deuxièmement mettre en place le programme "Voisins vigilants". Dans un premier temps, d'autres informateurs faisaient état de deux autres idées : ouvrir l'église plus souvent (dans l'idée que l'on puisse y pratiquer le culte catholique) et de créer une police municipale.

Si l'idée de préserver et protéger le petit patrimoine (quoi que cela veuille dire) ne me choque pas outre mesure, celle de cette affaire de "Voisins vigilants" me fait hausser un sourcil réprobateur. Déjà, il faut avoir en tête que cette chose est gérée par une société privée qui propose à celles et ceux qui souhaitent rejoindre le programme de télécharger une application (pour dénoncer et avertir) et que cette entreprise privée se réserve le droit de faire ce qu'elle souhaite des données personnelles de ces voisins vigilants. Hormis le fait que ce procédé est réalisé en dehors de toute déclaration à la CNIL et que l'entreprise fait payer une cotisation à la commune qui y adhère, il me semble que tout cela fait un peu trop de droite pour moi.
Je n'aime pas du tout l'idée de donner le pouvoir à des citoyens de laisser libre cours à leurs pulsions de délateur en herbe. Et puis, si l'on admet qu'il peut être bon de procéder à une certaine forme de surveillance, il me semble qu'il serait préférable à tout prendre de confier cette tâche aux gendarmes et policiers.

Pour l'autre liste qui serait une émanation remaniée de l'actuelle, je n'ai pas l'intention de lui donner ma voix non plus. Pour l'heure, je ne sais rien d'officiel quant à la composition de cette liste. Ce que je me dis, c'est que je me dirige vers une petite abstention.

Prime à la médiocrité
Les campagnes électorales sont lancées

S'il ne devait en rester qu'une

Lotus Seven Caterham
Propulsé par un moteur Suzuki turbo


De toutes les automobiles que je préfère, la Lotus Seven tient une place particulière. Selon moi, elle représente l'archétype de la voiture sportive qui n'a aucun intérêt autre que de rouler. Elle n'est pas confortable, elle ne peut rien transporter d'autre que deux passagers, elle ne protège pas de la pluie. En quelque sorte, on pourrait aller jusqu'à dire que ce serait une automobile qui se rapproche de la motocyclette sportive dans l'esprit.

C'est marqué dessus

Motard de longue date, Raymond pestait de n'avoir jamais trouvé la motocyclette idéale, la monture répondant à toutes ses attentes. Au fil des années, après avoir épuisé la presque totalité des productions mondiales de l'industrie motocycliste de tous les continents, Raymond se retrousse les manches et se met au travail. Il va s'agir de concevoir la moto parfaite. S'il pioche dans des éléments existants pour les pneumatiques, le cuvelage de phare et les ampoules, tout sera de la fabrication artisanale. Malgré les apparences, sa motocyclette regorge de solutions techniques innovantes comme, pour n'en citer que quelques unes, le moteur à six cylindres de forte cylindrée contenu dans un seul et unique cylindre multiplexé ou le réservoir hyperbare de compression intense qui permet, dans un volume réduit, de contenir plus de deux cents litres de carburant. Grâce à l'utilisation de matériaux novateurs, Raymond propose une machine n'excédant pas les quatre-vingts kilogrammes (hors pilote) qui peut rouler à plus de trois cents kilomètres dans l'heure (sur circuit). Une attention particulière a été portée à l'étude du système d'échappement garantissant une émission négative de gaz à effet de serre ainsi qu'un panache parfumé des plus agréables. Ni le confort ni la tenue de route n'ont été ignorés et c'est, selon les essayeurs, un réel plaisir de rouler durant des dizaines d'heures sans ressentir ni fatigue ni mal au fessier. Une prouesse s'il en est !


A quelques jours de la mise sur le marché, Raymond réfléchissait encore à l'appellation qu'il allait choisir pour sa motocyclette révolutionnaire. Finalement, il choisit de faire simple et, puisque sa moto est super, ce sera "Super" qui sera choisi. Une bonne idée de plus au crédit de Raymond qui n'a pas fini de nous étonner puisque, déjà, une nouvelle idée a germé dans son esprit fécond. Nous avons promis de garder le secret mais soyez-en certain, vous allez être surpris !

La moto Super, c'est super !
chez les meilleurs concessionnaires !

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